Voir les podcasts
20:38

20:32

20:30
20:27
20:25
19:58

Michel Betbeder Matibet nous raconte l'histoire de ces hommes, de ces femmes, découvreur, inventeur, capitaine d'industrie, qui au cours des siècles ont éclairé les chemins de l'humanité.
En ce mois d’octobre 1968, les Jeux Olympiques battent leur plein dans la capitale du Mexique, située à une altitude de 2250 m. Une piste en tartan, de couleur rose, a été posée dans le magnifique stade aztèque d’une contenance de cent mille spectateurs, toujours rempli à l’heure des finales d’athlétisme par une foule chaleureuse, prête à s’enthousiasmer pour ces joutes sportives...
LES FRÈRES PEREIRE
BÂTISSEURS À PARIS ET À ARCACHON
Ces deux frères, nés à Bordeaux, ont beaucoup
contribué, au 19 ème siècle à la modernisation et à l’industrialisation de
la France. L’histoire a retenu qu’ils ont été associés à la création des
premières lignes de chemin de fer, à la construction de grands
immeubles dans le centre de Paris, lors des énormes travaux de
rénovation initiés par le préfet HAUSSMANN, à l’émergence du
capitalisme populaire avec l’implantation des banques ou encore à la
mise en place du crédit aux entreprises. On peut aussi ajouter la
création du parc Monceau à Paris, la naissance d’un réseau pour le
gaz de ville, des compagnies d’assurance ainsi que de la Compagnie
Générale Transatlantique. Et les bordelais n’ont pas oublié la
construction d’un nouveau quartier à Arcachon avec ses superbes et
parfois extravagantes maisons, érigées sur les hauteurs de la ville et
le long de rues sinueuses. Ce sera la ville d’hiver dédiée notamment
aux personnes atteintes de phtisie, comme on appelait alors la
tuberculose. Le sanatorium à ciel ouvert garantissait l’air vif ainsi que
la douceur océaniques, en substitut aux séjours dans les chalets de
montagne ou sur les bords de la méditerranée.
Emile et Isaac PEREIRE sont les petits-fils d’un juif
portugais, nommé Jacob PEREIRA, qui s’installe en France en 1741 et
devient l’interprète du roi Louis XV. C’est lui qui francise le nom en
adoptant celui de PEREIRE. Ce mathématicien de formation a
également à son actif la création d’un langage par signes destiné aux
sourds et aux muets. Son fils fait faillite peu de temps avant de
mourir et voilà ses petits-fils, Emile né en 1800 et Isaac, né en 1805,
orphelins et ruinés avant d’avoir commencé à travailler. Ils s’essayent
brièvement à la profession de journalistes puis, à l’instigation d’un
ami, ils s’installent à Paris pour intégrer le milieu bancaire. Ils
apprennent ce métier successivement au sein de plusieurs
établissements ainsi qu’à la bourse. Emile PEREIRE a ainsi
l’opportunité de rencontrer le puissant banquier, James de
ROTHSCHILD qui l’introduit dans le milieu de ceux qui vont contribuer
à l’industrialisation du pays. Les deux frères vont se convertir au
christianisme pour faciliter l’ascension sociale qu’ils ont décidé
d’entreprendre mais ils garderont toujours des relations étroites avec
les deux communautés.
Il convient de noter qu’à cette époque où ils
s’efforcent de gagner l’estime des cercles parisiens du monde des
affaires, les frères PEREIRE sont devenus proches des personnalités
adeptes des théories du comte de SAINT SIMON. C’est un
2
changement de société que préconise le fondateur de la doctrine : il
dénonce le féodalisme, les inégalités, les injustices ou l’obscurantisme
de l’ancien régime et se fait le chantre d’un monde plus fraternel dont
tous les acteurs industriels, scientifiques, intellectuels ou artistes
auraient pour tâche d’administrer le pays avec le souci d’une
économie favorisant l’intérêt général, le bien commun, la liberté,
l’égalité et la paix. Les héritiers de SAINT SIMON, mort en 1825, vont
influencer la France de la deuxième moitié du 19 ème siècle,
particulièrement autour de Napoléon III.
C’est en 1832 que les frères PEREIRE vont se faire
connaître en entamant la construction, grâce aux capitaux obtenus
après des années de travail dans le monde bancaire, de la première
ligne de chemin de fer entre Paris et Saint Germain. C’est un pari
audacieux car beaucoup de bons esprits sont convaincus que ce
moyen de transport est trop dangereux et n’a aucun avenir.
L’inauguration a lieu en 1837 et d’autres lignes, telles que Paris –
Rennes, Paris – Lille ou Paris – Lyon suivront bientôt, créant ainsi le
réseau qui se rassemblera plus tard sous l’égide de la SNCF.
Emile et Isaac PEREIRE ont compris que
l’industrialisation du pays nécessite de mobiliser de gros capitaux, à
la mesure des projets multipliés sur le territoire. D’où la création, en
1852, du Crédit Mobilier : c’est le capitalisme populaire qui permet le
crédit aux entreprises et l’implantation de la banque jusque dans les
petites villes. C’est aussi une méthode pour éradiquer l’usure, cette
tradition de prêts à des taux excessifs et ruineux pour ceux contraints
d’y recourir. C’est à cette époque, qui coïncide avec l’arrivée au
pouvoir de Napoléon III, que les deux frères vont constituer une sorte
d’empire industriel et financier : acquisition de sociétés comme
l’Etablissement Thermal de Vichy, la Société Autrichienne des
chemins de Fer, la Compagnie des Omnibus Parisiens ou encore des
sociétés d’assurance et bien d’autres encore comme la Compagnie
Générale Transatlantique.
Parallèlement Emile et Isaac PEREIRE sont partie
prenante dans de nombreuses opérations immobilières à Paris, sous
le second empire dans la foulée de la transformation de la ville
conduite par le préfet HAUSSMANN. Ils installent le siège du Crédit
Mobilier place Vendôme et se font construire un bel hôtel particulier
rue Alfred de VIGNY. En province c’est l’édification de la ville d’hiver à
Arcachon qui sera inaugurée par Napoléon III et l’impératrice
Eugénie. La réussite est grandiose car cette cité initialement prévue
pour la guérison des malades de la tuberculose devient un lieu très
recherché par les bordelais biens portants qui apprécient sa situation
3
au bord du célèbre bassin. Les hôtels s’ajoutent aux villas et les
riches visiteurs viennent se détendre au Casino Mauresque.
Mais la belle aventure industrielle des deux frères va connaître un coup d’arrêt. Les difficultés de la société immobilière qui gère leurs biens vont entraîner la déconfiture, puis la liquidation du crédit Mobilier en 1867. En 1870, ils ne possèdent plus que la compagnie du Midi. Ils doivent même se résoudre à vendre la belle
collection de tableaux qu’ils ont constituée. Les vieilles aristocraties de la banque avaient peu apprécié la réussite de ces jeunes confrères, elles s’étaient alors entendues pour multiplier les chausse-trappes et susciter la méfiance des gouvernants ! Du reste, Isaac PEREIRE déclare en 1869 : « J’ai assez travaillé, je veux me reposer,
j’en ai assez d’amasser de l’argent pour des indifférents ou des ingrats »
Mais parallèlement à cette intense activité professionnelle, les frères PEREIRE se sont aussi impliqués en politique. Emile est élu député de Gironde entre 1863 et 1875 alors qu’Isaac devient député des Pyrénées Orientales entre 1863 et 1870.
L’histoire retient qu’Emile se retire à Arcachon et qu’il décède à Paris en 1875. Isaac lui survit cinq ans et meurt à Gretzwiller en région parisienne, dans cette ville où Clément ADLER réalisera en 1890 le premier saut de puce en réussissant à élever son avion au-dessus du sol sur quelques dizaines de mètres.
Ainsi s’achève la vie des deux frères, natifs de Bordeaux qui auront contribué à la naissance du capitalisme industriel
et à la modernisation de la France au 19 ème siècle. Les disciples de Saint Simon ont appliqué la formule du maître qui disait : « Tout pour et par l’industrie ! ». Ils ont également été sensibles à l’exhortation
de GUIZOT, premier ministre de Louis-Philippe qui recommandait aux Français de s’enrichir par le travail et l’épargne….
Les frères PEREIRE ont laissé leur nom à un boulevard parisien, hommage de la ville à ces deux entrepreneurs, toujours en quête de nouveaux projets pour la modernisation du pays et, espéraient-ils le bonheur de ses habitants ! Vaste et difficile programme ainsi que défi permanent pour les gouvernants.
On le sait peu mais le Baron HAUSSMANN qui fut, au dix-neuvième siècle, le promoteur de la transformation de la ville de Paris et de son embellissement, fut également très présent en Gironde puisqu’il devint résident de la proche banlieue bordelaise sur les communes de Cestas et de Canéjan qui, à cette époque, offraient essentiellement des paysages campagnards et boisés!
ARISTIDES DE SOUZA-MENDES LA DESOBÉISSANCE HÉROÏQUE
Voilà l’histoire, triste et exemplaire, d’un homme droit, désintéressé, courageux et inflexible, descendant d’une vieille famille de l’aristocratie portugaise, ayant embrassé la carrière diplomatique qui le conduira à représenter son pays sur plusieurs continents et qui mourra dans la plus extrême pauvreté jusqu’à être enterré, seulement enveloppé dans une robe de bure. Tout cela pour avoir refusé d’appliquer une loi qu’il jugeait contraire à ses convictions appuyées sur une profonde foi catholique.
Depuis la seconde moitié du 19 ème siècle, ils sont nombreux, ces hommes et ces femmes, issus de milieux modestes dont le nom a marqué la croissance industrielle de la France et dont la destinée continue de susciter notre admiration et notre étonnement. Il faut certes le recul du temps pour reconstituer et évaluer le parcours de ces combattants de l’économie dont l’œuvre a pris dans le souvenir collectif la teinte de la banalité.
C’est une habitude bien établie et maintenue au fil des ans.
Alors que les cloches de l’église Saint Louis égrènent les douze coups de midi, des hommes se rassemblent devant le porche d’une belle maison située à proximité de la Garonne, sur une avenue baptisée à cette époque « Pavé des Chartrons » et qui deviendra plus tard le cours Xavier ARNOZAN.
De l'artiste consacré à la victime de ses égarements.
En cette fin d’été 1533 une jeune fille de quatorze ans quitte sa ville natale de Florence pour rejoindre Marseille par voie maritime à bord d’une flotte constituée de dix-huit galères. Un voyage décidé par le pape Clément VII et le roi François 1 er , désireux de se rapprocher pour mieux s’opposer à la volonté de conquête de Charles QUINT, empereur romain germanique. Selon la tradition le mariage de deux héritiers est un excellent moyen de sceller une alliance. C’est ainsi que la toute jeune fille, nièce du pape, vient en France pour épouser le fils du roi. Certes celui-ci n’a pas vocation à succéder à son père, ce privilège étant réservé à son frère aîné, mais ce mariage renforcera l’intérêt commun des deux familles...
Poète du feu sur les chemins de lumière, créateur d’émaux et de vitraux, auteur de recueils consacrés à la poésie, Raymond MIRANDE fut une figure de l’art bordelais dont la notoriété a franchi les frontières. Certaines de ses œuvres ornent les palais de la république et des chefs d’état étrangers. Ainsi l’un de ses émaux a été offert au pape Jean-Paul II.
Il voit le jour à Bordeaux, le 9 décembre 1932, au sein d’une famille modeste dans ce quartier populaire de Bacalan où à la foule effervescente des quais se mêlent les cap-horniers déchargeant leur fret d’objets insolites et les matelots arrivés des îles avec leurs cargaisons d’arachides, de fruits et d’oiseaux. Une multitude pittoresque, bigarrée et bruyante que l’enfant côtoie lorsqu’il se promène le long du fleuve, la menotte tenue dans la main ferme du grand-père coiffé d’une casquette d’officier de marine.
20 janvier 1947 : le tribunal militaire de Bordeaux est appelé à juger une femme au motif « d’intelligence avec l’ennemi et de trahison ». La salle d’audience est comble car nombreux sont ceux et celles qui voudraient apercevoir cette accusée dont la réputation sulfureuse a suscité la curiosité des Bordelais. Il est vrai que ce n’est pas la première fois que Magda FONTANGES comparait devant la justice : n’a-t-elle pas été condamnée, dix ans plus tôt pour une tentative d’assassinat perpétrée à Paris sur une personnalité de la république, le comte Charles de CHAMBRUN, alors ambassadeur de France à Rome !
Ecouter RAVEL, cet ami des cœurs sensibles, nous invite et nous aide à s’abstraire du domaine des ombres et à rejoindre celui de la lumière où s’épanouissent les rêves et renait l’espérance.
En ce mois d’octobre 1968, les Jeux Olympiques battent leur plein dans la capitale du Mexique, située à une altitude de 2250 m. Une piste en tartan, de couleur rose, a été posée dans le magnifique stade aztèque d’une contenance de cent mille spectateurs, toujours rempli à l’heure des finales d’athlétisme par une foule chaleureuse, prête à s’enthousiasmer pour ces joutes sportives...
Un émigré russe à la sensibilité d’écorché, héros de la France Libre, notable de la république des lettres.
Voilà l’histoire étonnante et peu connue de l’homme qui, en 1944, a sans doute permis d’épargner la vie de plusieurs milliers de bordelais et qui a du attendre presque cinquante ans pour recevoir un témoignage de reconnaissance de la part des autorités de la ville. Quand la modestie de l’un et la mémoire sélective des autres se conjuguent pour recouvrir le passé d’une chape de silence ! Il aura donc fallu du temps aux bordelais pour connaitre un pan de leur histoire !
Pour les bordelais le nom de Marie BRIZARD évoque immédiatement une entreprise qui fut l’un des fleurons de l’histoire industrielle et commerciale de la ville et dont les productions, liqueurs et boissons diverses, ont enchanté le palais des gourmets sur tous les continents. Le nom d’une femme pour désigner à la fois le produit et la compagnie chargée de son élaboration, de sa fabrication et de sa commercialisation, voilà qui n’est pas banal. Et sur les affiches publicitaires ne voyait-on pas des portraits féminins attachés à la promotion de la célèbre enseigne ! Par exemple, en 1936, la célébration de la liqueur déjà bicentenaire représente le cadre d’un tableau d’où une duchesse « grand siècle », coiffée à la Pompadour, au décolleté charmant dans un frou – frou de dentelles, semble sortir pour transmettre la fameuse bouteille de liqueur anisée à une belle et souriante jeune femme, à la chevelure à la garçonne et à la robe ajustée. « Deux siècles de tradition » est-il écrit en bas de l’affiche pour faire ressortir la continuité de l’entreprise.
COPPENS, ce grand savant, paléontologue et archéologue, figure emblématique de la recherche, du savoir et de la transmission est devenu le symbole de la connaissance relative aux premiers humains.
Cette femme, singulière et attachante, reconnue comme une icone du féminisme et des mouvements qui le célèbrent aujourd’hui, fut aussi sensibilisée à la cause animale, dont elle devint une ardente ambassadrice.
Rendons-lui cet hommage qu’elle a su affirmer sa différence avec la même force et la même sincérité dont elle a témoigné, sa vie durant, au service de son art.
Antoine de SAINT EXUPÉRY un aristocrate de haute et lointaine lignée mais également un homme qui aura arpenté les ciels pour confronter notre humanité et nous aider à retrouver les enchantements de
l’enfance disparue.
Marlène DIETRICH cette femme qui a enrichi la mémoire artistique de son époque par sa participation à plus de cinquante films comme par son enregistrement d’une quinzaine de disques et dont la silhouette demeure présente dans l’imagerie de ses contemporains comme en témoignent les milliers de parures, de photographies, les centaines de chapeaux et de chaussures lui ayant appartenu et qui furent rassemblés en septembre 2000 à Berlin illustrent le souvenir et le rêve qu’elle sut entretenir durant sa vie artistique.
Une personnalité puissante et entière qui aura enrichi notre histoire !
Michel Betbeder Matibet nous raconte l'histoire d'une des pionnières du féminisme français : Olympe de Gouges
Michel Betbeder Matibet nous raconte l'histoire d'une femme à la destinée extraordinaire : Joséphine Baker !
Jean Jaurès : Créateur du parti socialiste, orateur du parti socialiste, orateur socialiste, exceptionnel pacifiste assassiné...
Par son engagement au service de ses idées, par sa présence sur le terrain auprès des populations qu’il entend défendre, par le nombre impressionnant de ses discours et de ses articles dans une langue superbe, l’homme d’action, l’historien, le moraliste aura profondément marqué son époque.
Cent ans après sa mort JAURES continue de vivre dans la mémoire française.
Élisée Reclus : Géographe, Anarchiste et Précurseur de l’Ecologie
Cet homme dont le nom a été donné à une rue dans un grand nombre de rues, comme à Paris où l’avenue Élisée RECLUS borde le champ de mars, reste cependant méconnu de la majorité de nos compatriotes. Pourtant sa vie ne fut pas banale. Le fils d’un pasteur particulièrement austère a couru le monde, s’est affranchi du carcan de l’éducation reçue en rejoignant le cercle des anarchistes célèbres de son époque.
Dans ce épisode des éclaireurs sur les chemins de l'humanité, Michel Betbeder Matibet revient sur la vie rocambolesque d'Albert Camus.
Dans cet épisode des éclaireurs sur les chemins de l’humanité, Michel Betbeder Matibet revient sur le destin exeptionnel de Simone Veil.